Quand la Pop culture devient de la Poop culture ! 

Quand la Pop culture devient de la Poop culture ! 

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Le titre sonne légèrement conservateur, poser des limites à la culture voilà une manœuvre bien fasciste. Mais peut-on poser des cartons rouges ? Sachant que la pop culture n’est pas un champ dont toutes les fleurs sentent bon, parfois l’inacceptable est toléré par effet de mode comme : les « bitches », les gangs, les mini miss, les Kardashians, les écrivains fachos qui ont le vent en poupe, et dernièrement le « gender fluidity “qui s’empare des cours d’école. 

 

Le ‘Elle’ américain a partagé il y a quelques semaines la vidéo de Nemis, un petit garçon de 8 ans, canadien, qui s’identifie comme étant une petite fille et qui déclare ‘I like when they call me a girl ‘. Il ne sert à rien de revenir sur la polémique autour du trouble de l’identité de genre chez les enfants, mais plutôt sur la manière dont a été présenté ce petit garçon dans la vidéo en question. Maquillé à outrance, habillé d’une robe, parlant d’une voix nasillarde, Nemis est sexualisé sous couvert de ‘young queen’. Le distinguo est nécessaire entre le ‘déguisement’ et jouer à la ‘drag queen’, symbole de la night LGBTQ ++. La drag queen est un personnage majeur dans la culture de fête, mais aussi du militantisme dans les milieux gay, popularisé dans l’émission ‘RuPaul’s Drag Race’. Une émission où des ‘drag queens’ des 4 coins des États-Unis s’affrontent pour gagner 100 000 dollars. Le show est un vrai phénomène de mode, il a propulsé des drag queens au rang de star comme Bianca Del Rio ou encore Sharon Needles. 

 

On se souvient des concours de mini miss qui ont fait scandale. Des petites filles dénaturées, avec extension de cheveux, rouge à lèvres et paupières fardées, une d’elles a même fumé une cigarette lors d’un concours pour imiter l’héroïne de Grease. Maxi scandale dans la presse internationale qui dénonce la sexualisation de ces petites filles, devenues victimes de leurs mères. Une affaire sérieuse qui a poussé en 2013 le sénat et le gouvernement américain à interdire ces concours.

 

Quelle est la différence entre ces mini miss et Nemis ? Le phénomènes des mini miss a été dénoncé, la vidéo de Nemis a été applaudie alors que ces deux parties mettent en danger des enfants exposées sur le net, sachant que la pédophilie sur internet a explosé ces dernières années, notamment grâce à des alternatives comme Tor et le dark Web :’ Internet Watch Foundation (IWF), un organisme mondial basé à Londres annonce en 2015 un record de signalements d’agressions sexuelles sur internet, sur des enfants, avec une de hausse de 52 % par rapport à 2014. Les services cachés dans le Dark Web* de 2012 à 2015 ont augmenté de plus de 300 %’ source : ICI 

 

La pop culture a participé, à sa manière, dans cette démocratisation des codes pornos dans des contenus adressés aux enfants entre 10 et 15 ans. Des contenus qui ont une réelle influence sur ce jeune public qui n’a pas encore les outils pour filtrer, et des parents dépassés par le flux de vidéo-clip, de photos et autres supports. Pour exemple les deux petites filles qui ont fait le buzz sur internet en reprenant le titre ‘super bass’ de la rappeuse Nicki Minaj. Dans la ‘chanson’, la rappeuse raconte son coup de foudre avec un dealer et comment sa culotte tombe à chaque fois qu’elle le voit, tout ça sur fond de clip aux couleurs fuchsia et de twerking hystérique. Les deux petites filles ont tellement eu de succès sur YouTube, que Ellen DeGenerese les a embauché pour une chronique dans son émission. La liste est longue, le phénomène est décentralisé, évolutif, et se nourrit des failles sur internet. 

 

Les questions qui se posent sont : est-ce qu’à force de vouloir protéger les minorités et par esprit libertaire tout est acceptable ? Les ‘minorités’ ont- elles le droit d’instrumentaliser des enfants dans un but politique ? Et enfin est-ce que la pop culture peut excuser ce genre de poop ?